Nous arrivons en milieu d’après midi, le samedi, presque au terminus de la route des Cortals d’Encamp 1890 m qui s’élève en lacets serrés au dessus de la ville d’Encamp. L’été indien est bel et bien fini ! Le ciel est plombé et de temps en temps une timide éclaircie arrive à percer. Ce week-end le grand beau temps n’est pas prévu. Des averses sont annoncées mais l’envie d’être en montagne est bien présente. Alors…Nous cassons la croûte avant de nous préparer à randonner. Nous allons rejoindre le refuge non gardé d’Ensagents 2420 m, notre abri pour la nuit.
Le sentier entre rapidement dans une belle pinède. L’itinéraire est très agréable avec de belles portions à flanc alternant avec des montées régulières.
Nous rencontrons seulement quelques plaques de neige fraîche qui traînent par ci, par là sur l’herbe jaunie. Nous serpentons auprès du ruisseau et admirons de surprenantes formations de glace. La nature est étonnante de beauté.
Le sentier grimpe pour s’extraire du vallon. Fini la forêt ! La sente sillonne en balcon des chaos au pied des murailles. Il faut parfois s’aider des mains.
Nous découvrons alors de belles crêtes aux gendarmes effilés qui semblent veiller sur la vaste prairie de la Solana d’Ensagents. Saupoudrées de neige et éclairées de la douce lumière de la fin de journée, le cadre est enchanteur !
Le refuge est blotti dans ce splendide site.
C’est une belle construction en pierre composée de deux parties. Une pièce rustique et petite avec une cheminée, l’autre beaucoup plus grande et aménagée avec huit lits métalliques superposés, deux grandes tables en bois, bancs et un poêle. La source est proche de la terrasse mais son tuyau d’alimentation a été enlevé, le ruisseau qui se trouve à deux pas, fera l’affaire. Deux grands barbecues sont accolés au mur extérieur ! Le grand confort !
Avant que les averses annoncées arrivent, nous partons vite collecter du bois mort. Les garçons s’attaquent chacun avec sa scie à débiter les branches en bûches. Les filles les rentrent et les rangent à l’abri dans la cabane et Valérie lance le feu dans le poêle. Il réchauffe agréablement la pièce mais demande une attention particulière pour entretenir de belles flammes. C’est un poêle un peu capricieux et il faut souvent ajouter une bûche, des petits bois pour conserver le feu. Le mauvais temps s’installe et nous invite à ne plus quitter le refuge. Nous attaquons l’apéro autour de la bouteille de guignolet « fait maison » par Michel. C’est parti pour une bonne soirée de papotage entre amis.
Le lendemain, vers sept heures trente nous poursuivons notre route en progression douce sur les blocs. La couverture nuageuse ne précipite pas et daigne laisser filer une belle éclaircie. Nous nous rapprochons du fond du cirque et admirons ces belles crêtes découpées et son étang dont la surface commence tout juste à se prendre en glace.
Nous perdons le balisage jaune et restons sur le sentier bien marqué. Nous découvrons un autre étang plus grand et nous nous rapprochons de la crête. Mais où est donc le col d’Entinyola où nous devons aller ? Marc étudie son GPS. Nous ne sommes plus sur le bon chemin et avons laissé sur notre gauche les trois étangs superposés d’Ensagents et le col d’Entinyola. D’ici le col est bien net devant nous ainsi que le pic Alt del Griu. Il nous faut revenir sur nos pas pour retrouver le bon sentier. Mais comme nous le fait remarquer Michel, cette erreur est un mal pour un bien car nous avons découvert d’autres étangs et avons bénéficié d’une belle vue sur le sommet et le col.
La pente du col d’Entinyola paraît sacrément inclinée ! Mais il ne faut pas se laisser impressionner dit le topo ! En effet, rien de bien difficile et au cours de cette montée il faut prendre le temps de souffler et de se retourner pour admirer le spectacle des étangs au pied du cirque.
Un cairn et un panneau marquent le col 2663 m. La vue s’ouvre sur la station de Grau Roig, les pics de Coma Pédrosa et Casamanya. La frontière nord de la Principauté est encombrée de nuages. Il ne reste plus qu’à remonter la large crête menant au sommet.
Au sol la neige est maintenant bien présente. Le sentier est parsemé de blocs rocheux recouverts de poudreuse ou de plaques de verglas. Ce pierrier recouvert de neige et de glace nécessite un pied délicat et appliqué.
Une perdrix des neiges s’envole devant nous ! C’est un coup de chance car elle est rare et difficilement observable. Nous parvenons sur un vaste plateau incliné d’où nous distinguons au loin le pic Alt del Griu encombré de gros blocs perchés les uns sur les autres. Deux bâtons plantés dans la roche marquent le sommet.
Neige fraîche et glace alternent, il faut rester vigilant. Un vent froid avec de fortes rafales balaie les hauteurs et nous incite à enfiler les gants, à fermer la gore-tex avant d’observer le panorama et de prendre des photos. Au nord les sommets de l’Ariège disparaissent dans les nuages. Le panorama sur les montagnes andorranes du pic de Serrère au pic des Pessons est dégagé et nous dominons les étangs.
Nous ne trainons pas et prenons le chemin du retour pour retrouver la voiture après une bonne pause au refuge pour plier nos affaires et “casse-croûter”.
Et voilà la fin d’une belle rando automnale dans un joli vallon sauvage où nous avons eu le plaisir de fouler, sur les pentes d’un haut sommet d’Andorre, les toutes premières neiges dans un cadre remarquable. Et même pas mouillés !
Toutes les photos ici.
Reportage très agréable étayé par de belles photos , toujours aussi captivant bravo!
jean pierre bianco.
tres belles photos ,la montagne est belle..bonne marche.