Partir quand même ! Et monter le samedi à la cabane Dets Coubous pour tenter de gravir le lendemain le pic de Tracens pendant la petite fenêtre météo annoncée avant l’arrivée de la dégradation neigeuse. Marc y croit. Alors allons-y !
Après une pause casse croûte entre les voitures (oui, je sais, nous ferons mieux la prochaine fois !) sur le parking bondé de Tournaboup (1451m), nous sommes à pied d’œuvre, raquettes aux pieds, et suivons la piste verte jusqu’au pont de Caubie. Il est bien agréable de ne pas avoir à porter les raquettes car nous avons tous déjà alourdi nos sacs à dos d’une bûche pour la flambée de ce soir. La neige est excellente, portante et ferme. Nous sommes à contre courant et longeons le flux presque continu des skieurs de randonnée qui retournent à la station. La journée est superbe et il y a du monde.
Nous remontons ensuite la route enneigée montant au col du Tourmalet qui est fermée à la circulation en hiver et de là nous apercevons au loin la pente la plus raide de cette randonnée, le mur Dets Coubous, que nous garderons en point de mire. Les skieurs de randonnée y sont nombreux et nous observons leurs descentes prudentes ponctuées d’arrêts pour souffler et décontracter les muscles des cuisses qui chauffent !
Nous suivons maintenant le ruisseau Dets Coubous. Il fait très chaud, une vraie journée de printemps. L’enneigement est correct mais sent néanmoins la fin de saison !
Il faut prendre pied sur le replat et avancer un peu pour découvrir plus bas le superbe lac Dets Coubous gelé dont les bords laissent voir une eau scintillante aux multiples reflets bleutés. Le paysage s’ouvre. Les faces minérales se dressent.
Tout se passe comme s’il s’agissait d’un espace de transition entre la vallée fourmillante et la haute montagne si calme. Nous nous dépouillons de nos dernières pensées citadines. Nous allons faire provision d’eau pour cuisiner avec nos réchauds, étalons les matelas et duvets pour la nuit sur le grand bat-flanc, préparons le feu et l’apéritif. L’apéritif est toujours un moment convivial attendu. C’est aussi l’occasion d’étonnantes découvertes œnologiques comme ce soir avec un Gewurztraminer de l’Aude ! apporté par Jean-Luc.
Un week-end avec nuit en cabane, loin du monde, c’est un luxe de pauvre bien portant. Ben oui, parce que la nuitée ne coûte rien, mais que la beauté de la montagne, le soir, la nuit, au petit matin, dépasse tout ce que vous pourrez obtenir dans un hôtel de luxe ! Alors la cabane Dets Coubous malgré sa petite taille et son confort très spartiate, nous offre le gîte nécessaire pour profiter d’une belle soirée dans le calme de la nature hivernale. Sous une nuit noire ajourée de scintillements célestes, nous nous endormons sans discourir.
Le lendemain le départ se fait crampons aux pieds à 6h30. La neige est dure, gelée, et les crampons crissent. La fenêtre météo est bien là. Le ciel dévoile une sphère céleste pure, exempte de nuages. Tout cela est prometteur. Nous contournons le lac par la gauche. Les premiers rayons de soleil frappent le haut des cimes.
De bonnes pentes sont l’occasion pour réviser ou apprendre la marche croisée en crampons. Christian nous fait une démonstration. Mais tandis que nous prenons de la hauteur, la station disparait sous la brume…Nous l’observons. Elle monte très rapidement. Nous profitons d’un petit plateau pour une pause Pain des Morts et prenons la décision de renoncer au sommet.
Nous avons quand même eu la chance de profiter d’une belle lumière, de beaux paysages enneigés, d’une superbe soirée. Pour connaitre le formidable belvédère qu’est le Tracens, il faudra revenir !
Toutes les photos ici.
Superbes photos,un bonheur ces paysages enneigés …