23 et 24 novembre 2024 - Tentative au pic des Pessons

Nous voilà 7 au départ du lacet de la route de Cortal d’Encamp 1910 m, il fait frais en ce samedi de novembre mais le temps est magnifique. Les Andorrans sont déjà à l’œuvre pour profiter de ce ciel bleu extraordinairement lumineux, du soleil qui rayonne. Les nombreuses voitures garées sur le bas-côté de la route en attestent. Nous avons un peu de mal à trouver une place pour les nôtres. Comme à l’habitude nous casse-croûtons et préparons nos sacs. Puis c’est le départ dans la pinède. Nous connaissons ce sentier qui monte régulièrement avec juste un petit coup de rein avant le refuge non gardé d’Ensagents 2420 m.

C’était il y a un an déjà à l’occasion de l’ascension du pic Alt de Griu. Cette fois ce sera pour gravir le pic de Gargantillar ou des Pessons. Nous retrouvons donc cette belle construction en pierre comme savent le faire les Andorrans.

A l’intérieur une petite provision de bois sec est là près du poêle. Nos hommes se chargent de collecter des branches de bois mort et de les débiter en tronçons.

Puis nous installons nos matelas et duvets sur les lits métalliques superposés. Jean-Luc est nommé « maître du feu » pour la soirée. Il enlève les cendres puis charge le poêle en bois. Bientôt un feu puissant ronronne et réchauffe vite la pièce. Nous ne reconnaissons pas le poêle capricieux d’il y a un an, à qui il fallait un soin de tous les instants pour que le feu ne s’éteigne pas ! C’est parfait nous nous installons à la grande table en bois et démarrons notre Assemblée Générale entrecoupée de digressions, de rigolades. La soirée se poursuivra sur cette note de bonne humeur et de convivialité.

Le lendemain matin, le réveil sonne à 6h30. Le ciel est bas et quelques flocons voltigent.

J’avoue ne pas avoir très envie de poursuivre le chemin mais mes compagnons sont motivés. Nous laissons à gauche l’itinéraire du col d’Entinyola et du pic Alt de Griu et continuons tout droit en suivant le balisage de ronds jaunes qui souvent disparaît sous une fine couche de neige. Il a neigé deux jours auparavant et la neige grâce aux températures froides ne s’est pas transformée. Elle est restée légère et poudreuse. A chaque foulée nous prenons plaisir à brasser ces premiers flocons, à observer partout des traces de lièvres, renards et isards. Nous rejoignons rapidement une cuvette occupée par un grand lac dont la surface s’est prise en glace.

De là nous apercevons aussi dans la même direction un couloir très évasé aboutissant sur la crête. C’est là-haut qu’il nous faut aller. A partir d’ici le sentier se redresse nettement et les blocs de granit recouverts de neige et glace rendent la progression délicate.

Soudain sur la crête Marc aperçoit des isards. Ils cavalent, s’arrêtent puis trois d’entre eux plongent au galop dans un couloir de neige face à nous. Nous nous extasions devant leurs courses gracieuses, aériennes et rapides.

Nous reprenons notre marche, bien conscients après ce spectacle de notre démarche précautionneuse, lourde et lente dans ce milieu hostile.

Derrière nous la barrière de nuages gris est toujours là. Et devant nous, au-dessus de la crête les nuages défilent au pas de charge. Ca souffle !

Dans cette pente tout est calme, sans vent, alors nous décidons de poursuivre jusqu’à la Collada dels Pessons. Mais à l’approche de la crête nous basculons dans un autre monde ! Le vent rugit, les bourrasques glacées hurlent et le froid nous mord les visages, les mains. La tempête Bert est puissante.

Après une rapide concertation, nous avons convenu qu’Éole défendait un peu trop scrupuleusement les crêtes du pic des Pessons pour y tenter une visite à son sommet aujourd’hui, qui plus est le choc thermique -8dg eût été rude à tenir. Une prochaine fois pour notre AG 2025 peut être !

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