Bon il fallait de la pluie…..on en a eu, surtout en montagne mais nous rongions nos freins depuis plusieurs mois. Ça fait donc du bien de repartir en montagne. Le temps étant instable et changeant en ce moment, il est compliqué d’envisager de longues randos. Le pic de Bataillence est un bon compromis. C’est court mais intéressant, le panorama est annoncé splendide, et si la météo le permet, l’itinéraire retour peut facilement être prolongé par la crête de Port-Vieux.
Nous voici de bon matin sur le parking du tunnel d’Aragnouet Bielsa après une nuit sous tente. Les sacs sont bouclés et nos pas prennent le sens de la montée sur le chemin à gauche du tunnel. Un chemin bucolique parsemé de pins, s’élève paisiblement pour contourner la cascade qui surplombe le tunnel.
Direction plein Nord. Le premier ressaut est vite « avalé », c’est vrai qu’à cette saison les grimpeurs de la cascade de glace de Riou Nère ne sont pas là pour nous distraire ! Nous restons bien calés dans notre vallon, le pic de Marioules commence à se dévoiler. Ce sera peut être pour le retour, nous restons fidèles à notre objectif matinal, le pic de Bataillence.
A l’intersection avec le sentier qui part vers le Port de Bielsa nous trouvons le monsieur qui nous devançait. Il scrute la crête à la recherche des isards. Il en fait le comptage pour le Parc des Pyrénées. C’est bon signe, nous allons peut être en observer ! Nous changeons de rive et traversons le ruisseau que nous suivons pour nous diriger vers le port de Bataillence. Deux patous sont là et font leur travail en aboyant copieusement à notre passage.
Nous prenons une sente cairnée qui nous rapproche d’une paroi rocheuse que nous contournons les pieds dans les éboulis pour poursuivre dans les pentes herbeuses sous le col.
Dans l’ombre et les cailloux nous apercevons de loin un groupe d’isards. Puis un peu plus tard une troupe plus importante. Cela faisait longtemps que nous n’en avions pas observés. C’est avec plaisir que nous regardons leurs déplacements légers presque aériens dans les schistes. En suivant les cairns et les sentes tracées par les brebis, la remontée de la face se fait plutôt bien, avant de déboucher sur une sente qui vire à gauche à l’approche du Port de Bataillence mais, nous remontons la croupe d’éboulis sur la droite pour rejoindre la ligne de crête qui relie le Port au Pic de Bataillence. Nous surprenons deux chevreaux qui prennent la fuite avec agilité. C’est bien un secteur à isards ! Nous découvrons depuis la crête une magnifique vue plongeante sur le petit lac triangulaire d’Héchempy ! Le bleu profond de ses eaux nous saisit. Il est blotti dans un écrin verdoyant.
C’est alors que deux vautours fauves prennent leur envol tout près de nous. Ils suivent les courants et passent au dessus de nos têtes. Nous entendons le bruit de l’air fendu à leur passage. Rapidement ce sont des vautours en pagaille dans le ciel ! Aujourd’hui nous sommes vraiment gâtés !
L’objectif est maintenant devant nous, nous nous élevons sur la crête herbeuse qui devient rocheuse mais ne pose aucune difficulté jusqu’au sommet qui est une large croupe marquée d’un cairn surmonté d’un monumental bâton.
Notre regard s’émerveille dans ce paysage pléthorique, entre les cimes lointaines de l’Aragon (Punta Suelza, Punta Fulsa, Cotiella…), la proximité des grands cirques (Troumouse, Barroude), les sommets de Bigorre. Tant de cimes qui nous rappellent de bons moments ou renouvellent notre motivation pour repartir, découvrir, partager. Le réservoir est inépuisable et s’étend à perte de vue. Le pic de Bataillence est bien un belvédère de tout premier ordre !
Après avoir pris tout notre temps au sommet nous poursuivons la crête avant de passer versant Sud dans des pentes en fort dévers. Heureusement les rochers et le gispet ont pris le soleil et sont bien secs.
Nous remontons un peu pour atteindre le Port de Bielsa ou Puerto de la Forqueta qui est une magnifique brèche naturelle qui permet de basculer côté français pour revenir directement au point de départ.
Mais la crête de Port-Vieux, rehaussée par les pics de Marioules, La Forqueta et l’Aiguillette, nous tente bien. Comme il est tôt et que nous sommes encore en forme, nous choisissons de prolonger notre randonnée en montant au pic de Marioules. Nous descendons donc de quelques mètres versant Sud pour emprunter une sente qui part à flanc dans des pentes au dévers assez prononcé.
Une fois la crête atteinte, il faut parfois poser un peu les mains, notamment au début mais, par la suite la crête s’élargit et le cheminement devient plus facile. En 30 minutes nous voici au second sommet de la journée.
Nous descendons en suivant la crête jusqu’à un col où toujours en crête nous remontons pour atteindre le pic de la Forqueta qui est double. Derrière nous, nous avons une belle vue sur les pics des Marioules et le Bataillence.
Le parcours de col en cime se poursuit pour atteindre le dernier sommet, le pic de l’Aiguilette. Nous nous arrêtons là pour casser la croûte et profiter de la vue sous un soleil magnifique, la vie est belle. Une fois le ventre plein, sans descendre jusqu’au Puerto Viejo, nous prenons la sente qui part en traversée sur le versant Ouest du Pic de l’Aiguillette. Le terrain est un peu croulant, et ici aussi, le dévers est prononcé… prudence…
Nous passons au col de l’Aiguillette, où nous prenons à droite pour descendre dans le vallon qui nous déposera au parking.
Le chemin du retour ne sera qu’une formalité, l’esprit encore accroché à ces crêtes, les pas regagnant la civilisation…Jusqu’à la prochaine.
Toujours aussi beau…
Cela donne vraiment envie de repartir en montagne….
Profitez bien de ces moments d’evasion et prenez-en plein les yeux tant que vous le pouvez .
Au plaisir de découvrir d’autres horizons
toujours de très beaux paysages et commentaires;
encore merci.
PAUL
Super reportage et belles photos on y est! Presque