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28 et 29 septembre 2024 - La traversée W-E du pic d'Ourdissétou 2597 m

Le pic d’Ourdissétou et sa crête.

Pour ce week-end nous sommes 5 et Marc nous propose la traversée W-E du pic d’Ourdissétou (du Port d’Ourdissétou au Port du Plan) dans la vallée de Rioumajou.

La vallée de Rioumajou est l’une des vallées les plus sauvages des Pyrénées, et bien moins fréquentée que toutes les autres. Elle est aussi chargée d’histoire. Passage facile vers l’Espagne au niveau du Port d’Ourdissétou, elle a vu passer nombre de voyageurs : pèlerins vers Saint-Jacques de Compostelle, commerçants, douaniers, soldats et bien sûr détrousseurs de négociants et de pèlerins, contrebandiers, et plus tard émigrés espagnols fuyant la guerre civile, bergers et troupeaux. En allant rendre visite au pic d’Ourdissétou sur la crête frontière c‘est l’occasion de mettre nos pas dans ceux de ces voyageurs cosmopolites et de découvrir ce territoire.

L’Hospice de Rioumajou 1560 m.

Le départ se fait donc depuis l’hospice de Rioumajou que nous atteignons samedi en fin d’après-midi. C’est un beau bâtiment en pierre récemment rénové et apportant tout le confort de la vallée à 1590 m. Il faut fermer les yeux et se concentrer pour y voir le premier refuge du Moyen âge dont la vocation était d’apporter une aide matérielle, le gîte et le couvert aux voyageurs éprouvés par des heures de marche dans des conditions parfois difficiles pour se rendre de l’autre côté du col.u

La fin de saison a sonné, les parasols de la terrasse sont repliés et les volets fermés sauf celui d’une porte fenêtre à l’extrémité de la bâtisse. C’est sûrement la partie laissée ouverte toute l’année pour les randonneurs. A l’intérieur de la pièce un homme et des chiens. Marc frappe à la porte puis l’ouvre. L’homme visiblement très agacé et le visage fermé nous reproche d’entrer dans une pièce privée. Aucune pancarte ne l’indique sur la vitre. La pièce réservée aux marcheurs se trouve à l’autre extrémité de l’hospice. Notre échange fut des plus secs. La tradition d’accueil n’est plus !

Nous plantons nos tentes dans la vaste zone herbeuse qui est dédiée aux bivouacs. Nous sommes les seuls. Surprise ! Marc retrouve un collègue et sa compagne. Nous décidons d’allumer un feu commun dans le plus grand des foyers de la zone de bivouac. Les rayons dorés du soleil déclinent derrière la crête.

Il fait frais et, dès l’apéro terminé, nous entourons le feu pour nous réchauffer.

Christian en profite pour faire griller des tartines de pain au fromage ou au jambon. De fil en aiguille des bananes au chocolat se retrouvent sur la grille ! Avec les croquants aux amandes de Valérie c’est royal !

Quand nous regagnons nos tentes, nous jetons un coup d’oeil vers le ciel. Avec l’arrivée de la nuit, les nuages ont cessé de former un plafond bas. Ils se morcellent en paquets et flottent sur un fond d’étoiles. Nous y voyons l’annonce du beau temps pour dimanche.

Le lendemain nous prenons un rapide petit déjeuner près de la voiture sous un ciel entièrement étoilé et démarrons à 7h30. Le chemin est bien balisé (GR Saint Jacques de Compostelle et bleu) jusqu’au Port d’Ourdissétou 2403 m.

Trois lacets au dessus de l’hospice nous traversons la Plagne du Mercadou. Le toponyme de la Plagne du Mercadou, souligne bien que de nombreux échanges se faisaient là. Les voyageurs traversaient les cols pour y faire du commerce et plus tard, dans les périodes de famine, de la contrebande. C’est par là que passaient également les paysans de la vallée qui allaient vendre leur travail de force dans une Espagne plus prospère ( début du XIXème siècle).

Le mauvais temps des derniers jours est terminé mais il faut un certain temps au terrain pour digérer l’eau déversée en abondance. Le chemin est gras par endroits. Malgré cette humidité les petits ruisseaux que nous traversons n’opposent aucune difficulté. Nous suivons un sentier en balcon avec de beaux passages dans la roche.

De jolies cascades sur le versant opposé alimentent le ruisseau en contrebas.

Un groupe de chasseurs nous devance. Nous les rattrapons. Bien sûr ils ne sont pas très contents de nous voir ici et nous apprennent que c’est le premier week-end de la chasse à l’isard. Ils vont eux aussi au port d’Ourdissétou. Tant pis, nous ne leur laissons pas le choix et poursuivons notre chemin.

Le soleil commence à illuminer les crêtes et avec le vent frais ils nous tardent de bénéficier de sa chaleur douce. Marc aperçoit quatre isards tout en haut des crêtes. Nous nous observons. Nous repérons aussi les chasseurs derrière nous et plus bas. Nous nous disons que sans doute nous avons permis à ces isards de vivre jusqu’au prochain week-end….

La pente est régulière et sans difficulté pour monter au port que l’on voit tout le long du cheminement. Avant celui-ci, on atteint une large et belle cuvette qui forme presque un cirque. La vue sur le Batoua en prenant de l’altitude est de plus en plus fantastique. Ses flancs ont des allures de terres brûlées tandis qu’à ses pieds la lande est dorée.

Le Batoua.

La montée est plus franche pour gagner le port d’Ourdissétou où le panorama est vraiment fantastique ! 

Nous sommes sous le charme. La Punta Suelza et la Punta Fulsa nous font face et offrent des contrastes de rouge velours, ocre, vert, gris. Les Tres Marias et La Suca accrochent le regard. Le massif du Mont Perdu poudré de blanc resplendit. A côté le pic de Robinera fait face à la Munia et au cirque de Troumouse.

Punta Suelza , Punta Fulsa avec sa crête déchiquetée et le barrage du lac d’Ourdissétou.

Le pic d’Ourdissétou nous fait de l’oeil et nous reprenons nos sacs après avoir savouré les bananes séchées de Martine. La suite jusqu’au sommet se fait en crête, en prenant vers la gauche (vers le SE) , tantôt versant Espagnol ou Français , tantôt sur le fil, en posant les mains (II) et les fesses aussi par endroits ! 

Marc cherche les meilleurs passages. Les cairns sont rares.

Nous surplombons les vallées  avec des panoramas partout splendides !

Maintenant nous dominons le lac et le barrage d’Urdiceto. La dernière montée se gravit à pas lents et précautionneux dans les éboulis gelés qui se dérobent facilement.

Au sommet du pic d’Ourdissétou 2597 m.

L’absence de vent, la chaleur douce nous poussent à nous installer au sommet pour le casse croûte. Après cette agréable pause nous poursuivons la crête qui est facile de ce côté avec en ligne de mire le pic de Batoua. Nous arrivons ainsi au Port du Plan ou Port de Rioumajou 2524 m. Le chemin qui descend du Port du Plan est moins marqué. On trouve quelques vieilles traces de peinture jaune au départ. En regardant en arrière nous avons un beau point de vue sur le pic d’Ourdissétou et sa crête.

Le pic d’Ourdissétou.

La descente se termine en forêt par un sentier raide et caillouteux assez détérioré puis nous retrouvons l’hospice de Rioumajou.

Le pic d’Ourdissétou est un beau belvédère avec un panorama original du cirque de Troumouse aux pics des Posets et Schrader. Cette boucle nous fait passer sur un terrain lunaire aux couleurs chaudes de terres lointaines. C’est splendide et dépaysant avec des grands espaces à perte de vue !

Toutes les photos ici.

 

Commentaires

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  1. Laurence dit :

    Belles photos et beau texte, ça donne vraiment envie, espérant vous rejoindre un jour…
    Merci pour cette escapade imaginée
    Laurence O

  2. LAVAL Marielle et Francis dit :

    Merci pour ce magnifique reportage . Les photos et le texte sont magnifiques. Bravo!

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