L’hiver n’a pas dit son dernier mot ! et la montagne garde un aspect hivernal grâce aux faibles chutes de neige de cette semaine et à la persistance du temps froid. Ce week-end est annoncé anticyclonique et par chance Marc nous invite à chausser les raquettes pour rendre visite au Pouy-Louby, sommet débonnaire idéalement placé à l’avant de la chaîne.
Le départ se fait tout près de Portet de Luchon 1250 m sur le parking à l’entrée du village. Après avoir « casse-croûter » au soleil nous partons les sacs à dos bien lestés dans le village par sa rue principale pour trouver la piste du départ qui est déjà partiellement enneigée. Très vite nous la quittons pour prendre une vague sente qui s’infiltre dans le Bois Grand.
Le balisage, s’il y en a un, n’est pas décelable sous la neige fraîche. Ça grimpe sec par lacets serrés et nous chaussons les raquettes sans plus tarder. Marc cherche l’itinéraire et fait la trace dans ce versant sauvage. Le GPS conforte les décisions, c’est chouette la technologie ! Les branches des sapins retiennent encore des paquets de neige et par terre le tapis blanc est uniforme, immaculé.
Une montée en oblique nous amène à l’orée du bois que nous longeons tout près de la crête. La neige poudreuse étincelle au soleil !
Rapidement le toit de la cabane du Cap du Cueu de la Coume 1690 m apparaît après deux heures de marche. En s’approchant nous distinguons un groupe de personnes assis devant la cabane en plein soleil. Aie ! Aie ! Aie ! En les scrutant attentivement, nous nous rendons compte avec soulagement que leurs sacs à dos sont petits et ne peuvent contenir tout le matériel de bivouac ! Nous échangeons quelques mots et plaisanteries avant qu’ils poursuivent leur route.
La cabane est très simple mais propre avec une table, des parpaings pour chaises, une cheminée avec une petite provision de bois sec et une mezzanine inaccessible car il n’y a plus d’échelle. Sûrement a-t-elle été brulée par quelques imbéciles… Christian réussit avec une ficelle et quelques branches à faire une échelle de fortune mais la montée reste scabreuse pour prendre pied sur la mezzanine. Nous étalerons donc nos duvets au sol. Pour l’instant nous profitons du cadre qui est splendide, de la chaleur et préparons la soirée en collectant du bois mort et en remplissant nos récipients dans un tout petit ruisseau formé par la fonte des neiges.
Fidèles à nos habitudes nous nous retrouvons à la table autour du bon feu qui crépite derrière nous et nous chauffe agréablement le dos, le verre à la main et les apéritifs sur la table. Un bout de saucisse cuit sur les braises et nous contemplons le feu. Nous sommes restés assis devant la cheminée je ne sais combien de temps, parce que le feu peut se regarder des heures durant sans jamais lasser. Il n’est jamais immobile. Les petites branches de genévrier crépitent, se cassent. L’espace d’un instant on voit leur petit squelette incandescent tandis que la flamme s’élève. Les flammes changent sans cesse de couleur, deviennent bleues, et même violettes dira Christian. Elles se soudent entre elles, sifflent et lancent d’un coup des nuées d’étincelles !
Le lendemain nous nous élevons en laissant sur notre gauche la Porte de Lis. Les hauts sommets du luchonnais s’éclairent lentement. Le calme absolu, la beauté de la lumière, pas un nuage dans le ciel. Tous les voyants sont au vert pour que la journée tienne les promesses de l’aube.
Nous gagnons ainsi la crête où la vue grandit d’un coup sur les sommets des Hautes Pyrénées. L’objectif du jour est plus loin, d’ailleurs nous ne le voyons pas encore dans ce beau paysage qui s’offre à nous.
L’itinéraire est facile. Il suffit de suivre la trace qui parcours longuement la crête dans la neige fraîche. A partir de là ce sont les montagnes russes ! La crête ondule et nous passons d’abord au sommet de Pouyaué 2062 m, au sommet de l’Aigle 2078 m, pour finir au sommet de Pouy-Louby 2091 m.
La vue est à couper le souffle ! Des Pyrénées Ariégeoises aux Hautes Pyrénées avec évidemment tous les 3000 du Luchonnais, les sommets du val d’Aran et massif de l’Aneto.
Nous croisons quelques skieurs qui viennent de Bourg d’Oueil, d’autres arrivent de Cazaux Dessus. Quant au retour, il suffira tout simplement de faire demi-tour et de savourer encore et encore ce panorama enchanteur.
Un week-end réussi où nous avons eu la chance d’être là au bon moment pour profiter des dernières chutes de neige, du soleil et des paysages somptueux.
Toutes les photos ici.
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