Séjour du 27 juillet au 03 août 2023 - Le tour du Mont Thabor et son ascension

Cet été, nous avons eu envie de reprendre la route des Alpes pour une nouvelle itinérance. Notre choix s’est porté sur le tour du Thabor, voie de passage ancestrale aux confins de la Savoie, des Hautes-Alpes et du Piémont. L’itinéraire en six étapes débute à la station de Valmeinier (73) et de refuge en refuge, il relie la vallée de la Maurienne, le Haut Val de Suze et la Clarée.

Un trek alpin sous la protection des cieux ! Par Valérie

En route vers le Mont Thabor.

Cette année, notre séjour dans les Alpes de la Maurienne, se sera déroulé sous la protection des Saints.

Dès le 1^er jour, une panne de voiture proche de Saint Michel de Maurienne, lieu de notre 1^er hébergement, nous a bien fait peur. Heureusement, la panne s’est produite tout près d’un garage où un jeune technicien très sympathique nous a assuré faire son possible pour nous restituer la voiture à notre retour de trek. Ce même jour nous dormions en chambre d’hôte au « O saint Michel », pour récupérer d’une journée entière de transport avant le démarrage du trek.

Dès le départ, nous avons été projetés dans un écrin montagneux que nous attendions avec impatience pour randonner parmi des arêtes et massifs rocheux imposants sans oublier les vastes vallées.

Au 3 ième jour, nous abordons le Mont Thabor. A notre grande surprise, celui-ci avait en son sommet, une petite chapelle, la Chapelle du Mont-Thabor, située à 3171 m d’altitude. Elle est un lieu de pèlerinage depuis des siècles, ainsi qu’un refuge pour de nombreux randonneurs. Les pèlerinages français se réalisent à partir de Modane (Notre Dame du Charmaix) ou du Briançonnais, les Italiens à partir du Mélezet et de la Haute Vallée de Suse. Cette chapelle doit peut-être sa dénomination à un pèlerin revenant de Terre Sainte et ayant ainsi voulu perpétuer un souvenir de la montagne où le Christ a été transfiguré. Construite au XVe s, la messe était célébrée pour la fête de Saint-Barthélemy. Au départ, elle appartenait au territoire italien jusqu’en 1713. A la suite d’un traité, elle s’est retrouvée en territoire français. Aujourd’hui, le glacier a disparu et les fissures de la roche, en raison du réchauffement climatique, menacent sérieusement le bâtiment. La commune italienne de Bardonecchia, propriétaire de l’édifice, s’est engagée à donner à la commune française de Névache, la somme nécessaire pour reconstruire la chapelle pierre par pierre.

Nous avons abordé le sommet depuis le refuge du mont Thabor, et sommes redescendus en suivant le chemin de croix, jusqu’au refuge des rois mages, dans la vallée étroite. Si la montée en balcon fut variée et riche en vues, la descente a été exceptionnelle. Après avoir croisé les Italiens, qui eux s’aventuraient vers le sommet à une heure plus tardive, nous avons dévalé cette vallée, d’une manière presque mystique. La beauté et le silence avaient pris le dessus au point de nous plonger dans une sorte de méditation. La présence de la nature était si forte, que nous sentions en communion avec elle. Le sifflement du vent dans les herbes, les vaches grassouillettes affalées au milieu de ces alpages bien verts, qui nous rappelaient le décor des histoires de Heidi. Ce paysage nous a offert un spectacle enchanté avec un ballet de rapaces, les sorties des marmottes, une myriade de fleurs, et de couleurs, la musique si rassurante des ruisseaux et des petites cascades. A mi-chemin, sorti de nulle part, est apparu un hôtel religieux en plein champs surmonté d’une statue dédiée à la vierge Marie, avec en fond de décor, le massif des 3 rois mages (Gaspard, Melchior et Balthazar). Notre étape avec l’ascension du Mont Thabor s’est terminée au refuge de I RE Magi (rois mages). Depuis le balcon du refuge, avec le mont Thabor et sa chapelle en toile de fond, se dévoile l’ensemble de la descente depuis le sommet, dans cette vallée étroite, qui porte bien son nom. Une vue à jamais gravée depuis ce petit hameau, attaché à une sorte d’enclave italienne, au charme inoubliable, qui a su conserver une certaine authenticité et le sens de l’hospitalité spontanée et généreuse.

Le 5 ième jour, après une petite pluie, tel une bénédiction, Jean-Luc qui avait pris un raccourci, avait réussi à repérer un endroit rempli de myrtilles. Depuis des jours, nous espérions …, mais visiblement, la production 2023 était plus tardive que l’année dernière. Notre pèlerinage sportif est passé devant la chapelle de la sainte Barbe, mais elle n’a pas eu raison de la barbe de Michel hihihi !

Le dernier jour, en guise de dernière offrande de dame nature, nous avons pu enfin observer un groupe de chamois, à flanc de montagne. Et pour clôturer le tout, Saint Michel nous a permis de récupérer la voiture réparée, prête à repartir.

Bref, un séjour montagne qui s’est déroulé sous les bons hospices, dans la bonne humeur, et dans un décor de rêve ! Amen !

De retour chez nous, voici ce que chacun retiendra tout particulièrement de ce tour du Mont Thabor :

Martine et Michel :

Paysage après le plateau des Thures.

La magie du tour du Mont Thabor s’est révélée envoûtante, majestueuse et variée. Nous retiendrons l’ambiance de notre groupe et l’accueil chaleureux dans ces refuges notamment celui d’I Re Magi nous transportant dans une ambiance italienne et retiendrons le succulent repas du soir !

Jean-Luc :

6 jours en Maurienne, autour du Mont Thabor, qu’en retenir ? Les paysages somptueux ! Une flore et une faune intéressantes !

Mais ce qui m’a le plus marqué c’est de découvrir la Vallée Étroite !

Cette vallée est parcourue par un ruisseau, dont les eaux vont rejoindre le Pô, et du temps où les frontières respectaient les bassins hydrologiques elle a été fort logiquement italienne et ce jusqu’au traité de Paris de 1947 qui prévoit l’abandon de certains territoires italiens à la France, dont cette vallée de 47 Km². Mais 76 ans plus tard, nous avons vraiment eu l’impression de passer une soirée en Italie au refuge « i Re Magi » (les rois mages). Roberto nous y a accueilli avec un délicieux accent outre-alpin et nous a servi des mets italiens (polenta, tiramisu).

Si le sol est français, les terres sont restées propriétés des italiens, le téléphone fixe est italien, la chapelle du Mont Thabor dépend de Bardonecchia qui assure son entretien, et le facture à la commune française de Névache. De plus cette vallée est coupée de la France tout l’hiver, le col de l’Échelle (1766 m) n’étant pas déneigé ; par contre elle reste accessible depuis l’Italie.

Un exemple supplémentaire de l’absurdité des traités qui décident de la vie des gens sans demander leur avis.

Marc :

Au sommet du Mont Thabor.

Cette année,  nous avons visité au bout de la vallée de la Maurienne, le domaine de Valmeinier et son sommet emblématique le Mont Thabor que nous avons entièrement contourné.
La difficulté sportive a été particulièrement soutenue tous les jours, mais les efforts ont été largement récompensés par les vues, les ambiances et les moments partagés.
Ce tour a ceci d’exceptionnel qu’il est en permanence pourvu de lacs, torrents, qui rendent la randonnée plus vivante et dont les paysages changent à tout moment.

Nos hôtes dans les refuges et gîtes ont été à la hauteur!
Et que dire des jus de fruits, bières, crêpes, glaces…savourés en terrasse des refuges dans un cadre enchanteur! Nous avons été bien gâtés cette année !

La journée qui, pour ma part a été la plus extraordinaire est incontestablement la montée  au Mont Thabor, et encore plus la descente dans la Vallée Étroite. La “Valle Strate” en italien dans le texte…et oui, nous avons vécu une soirée et une nuit en Italie! Sans passer la frontière…mais que de  souvenirs formidables. Oui, cette soirée fut juste parfaite. Du repas du soir au petit déjeuner le lendemain,  ce refuge “I Ré Magi” restera dans nos annales montagnardes!

Plein d’anecdotes et d’instants magiques ont ponctué chaque journée de marche. C’est aussi pour ça que l’on aspire à continuer ces périples alpestres et déjà se tourner vers le prochain, en 2024…il y aurait des idées bouillonnantes paraît-il …

Mireille :

Au col des Bataillères.

Le tour du Mont Thabor est un bel itinéraire en altitude alternant cols, vallées, lacs, rivières, forêts de mélèzes, alpages. Je retiendrai tout particulièrement :

Le somptueux et saisissant panorama au col des Bataillères

Les terres d’ailleurs du Mont Thabor quand le minéral devient lunaire avec des contrastes de jaune, ocre, brun, gris. C’était splendide et dépaysant !

La beauté de la haute vallée de la Clarée avec ses lacs et ses parois rocheuses chargées d’histoire (fortins)

L’ambiance conviviale et chaleureuse “à l’italienne” du refuge  I Re Magi avec l’apéritif offert et des antipasti succulents qui feront date !

Un grand merci à Marc qui a organisé cette itinérance et qui nous a guidés sur les sentiers, ainsi qu’à Valérie qui s’est lancée dans une tâche ardue en rédigeant le résumé de ce séjour.

Toutes les photos ici