15 et 16 octobre 2022 - Le Pic du Port de Siguer ou Pic de Banyell (2638 m) en boucle depuis Sorteny

La crise de carburants nous a causé quelques tourments. Et c’est un peu au dernier moment que les réservoirs des véhicules de Jean-Luc et Christian ont été remplis nous permettant d’envisager un week-end en Andorre.

Nous partons donc samedi en milieu de matinée en direction de la Principauté sous un ciel tout bleu. La circulation est calme et une fois passé le tunnel d’Envalira, la véritable Andorre commence avec ses belles maisons aux toits d’ardoise et aux murs en pierre, ses petites routes bordées de pins qui s’enfoncent dans le creux des vallées, ses jolis ponts qui enjambent les torrents. Nous arrivons ainsi à Ordino puis montons la vallée jusqu’à El Serrat pour trouver un peu plus loin la route qui se termine par le parking de la Rabassa 1781 m à l’entrée du Parc Naturel de Sorteny. Le parking est bondé et il reste juste quelques places.

Pause repas sous les pins, un peu de rangement dans nos sacs, changement de chaussures et nous voilà sur le chemin qui remonte tranquillement la vallée le long du torrent de Rialb dans un décor somptueux.

La forêt prend sa dimension poétique à l’automne. Les essences se parent des mille nuances du jaune au cramoisi et flamboient dans le vert des pins. En altitude, les landes se dorent lentement tandis que les myrtilliers étalent leurs couleurs chatoyantes dans les tons vermillon.

Rapidement nous avons le refuge de Rialb en face de nous.

Le refuge est typique du modèle andorran. C’est une solide bâtisse en pierre composée de deux parties. L’une fermée, réservée au berger, l’autre aménagée avec 6 lits métalliques superposés, une table, un banc, une belle cheminée et une vue imprenable dans l’axe de la vallée.

Nous étalons nos duvets. Christian, Jean-Luc et Michel vont à la recherche de bois pour le feu de ce soir, Marc préfère chercher les champignons. Et les filles partent pour une petite balade, profitent au soleil du calme des lieux et partagent un cours de stretching. Des plaisirs simples qui prennent en montagne une saveur toute particulière.

Le soleil passe derrière la ligne de crête mais il fait encore doux et nous en profitons en prenant l’apéritif sur la petite terrasse de l’entrée. Vin de noix, rosé, gewurztraminer, il y en a pour tous les goûts ! Puis Jean-Luc lance le feu qui s’élance de suite en jolies flammes grâce au bois bien sec. Le banc qui lui fait face est occupé comme d’habitude par les filles. Le dîner est déjà bien entamé quand la porte s’ouvre. Nous faisons connaissance, ce sont trois jeunes argentins lancés dans un tour d’Europe depuis la pandémie !

Dehors l’air est toujours doux et les étoiles scintillent. Il y a même quelques étoiles filantes. Marc teste son application pour observer les étoiles et les constellations en temps réel. Elle n’est pas très simple ni facile d’utilisation mais nous faisons quelques découvertes !

Le lendemain nous nous mettons en route vers 7h45 et poursuivons le sentier bien balisé qui remonte la vallée. Il fait toujours aussi doux même si nous sommes encore à l’ombre. Seul le pic de Font Blanca face à nous est au soleil, il nous domine de presque 900m et ferme le vallon.

Nous trouvons l’embranchement vers le port de Siguer où nous descendrons. Nous prenons le sentier qui vire à droite vers le port de Banyell pour monter en lacets serrés dans les pâtures où l’heure de la descente a déjà sonné pour les troupeaux. Seules 5 brebis semblent s’être égarées. Le port de Banyell est maintenant en vue.

Nous y voici et nous sommes accueillis par de bonnes rafales ! Le panorama s’ouvre joliment sur l’étang de Soulanet dominé par le pic de Thoumasset.

Sur notre gauche la crête franco-andorrane se poursuit au soleil jusqu’au pic du Port de Siguer.

Nous passons sous le pic de Soulanet et remontons la crête où nous faisons une rencontre inattendue. Aussi surpris que nous, un vautour prend majestueusement son envol juste devant nous ! Encore quelques efforts puis le cairn du Pic du Port de Siguer 2638 m nous accueille et de là nous découvrons l’étang Blaou niché dans une cuvette. Ses eaux sombres dans l’ombre matinale sont dominées par le pic de l’Etang Blaou et le pic de Thoumasset. Plus loin nous repérons l’étang de Peyregrand, le pic de Bourbonne.

Marc va repérer la descente de la crête vers le port de Siguer. Les premiers mètres sont vraiment très raides et une petite sente discrètement cairnée se faufile dans l’herbe et les blocs rocheux. Mais avant de s’y lancer, le pain des morts de Jean-Luc est le bienvenu !

En prenant le temps et en restant vigilant nous venons à bout de cette impressionnante descente !

Maintenant la longue crête jusqu’au port de Siguer est facile avec de beaux gendarmes et de belles vues tout le long sur l’étang Blaou qui au soleil est d’un bleu profond.

Nous retrouvons nos trois argentins allongés au soleil puis peu après, le port de Siguer, matérialisé par un énorme cairn, qui donne sur la haute vallée de Siguer côté français. De toute évidence, c’est d’ici que nous bénéficierons à l’abri du vent du meilleur point de vue sur l’Étang Blaou. Nous nous arrêtons donc pour faire la pause repas et admirer le panorama.

Nous bouclons la boucle et redescendons par le sentier bien balisé qui rejoint l’embranchement des deux ports. Nous pouvons voir en particulier le Pic de Casamanya qui se détache au Sud.

Nous retrouvons le refuge pour recharger les sacs puis le parking.

C’est sûr pour connaître l’Andorre il faut quitter la route et regarder au loin, bien au-dessus des vitrines des supermarchés. L’Andorre est derrière sur les sentiers de randonnées ! Merci Marc pour cette belle virée qui nous a permis de découvrir une des faces cachées de la petite principauté.

Toutes les photos ici.