18 et 19 décembre 2021 - Le pic de Paumaude 2082m par la vallée de Rouech

Retour en Ariège pour un bien bel itinéraire au pic de Paumaude dans la jolie vallée de Rouech. Départ des hauteurs du petit village de Saint-Lary en Couserans au niveau de la carrière, un peu avant le parking terminal de la route forestière à 1020m que nous n’atteignons pas en raison du verglas. L’anticyclone est bien installé sur les Pyrénées depuis quelques jours et la météo nous promet un temps splendide après un épisode de fortes chutes de neige.

Après un rapide casse-croûte, nous mettons nos sacs sur le dos sans oublier les crampons, le piolet, le DVA, la pelle et la sonde, les raquettes. Christian est avec nous pour découvrir notre activité. Nous allons rejoindre la cabane du Taus 1382m, notre abri pour la nuit. Ah oui ! J’allais oublier !  Il y a aussi le cageot de bûches du Causse bien sèches qui flamberont sans résistance dans l’âtre ce soir ! Allez, une à deux bûches pour chacun ! Nous avons un nouveau participant, alors il faut lui montrer les bonnes habitudes sinon après c’est trop dur !

Nous suivons la piste jusqu’au parking 1020m où peu de voitures sont stationnées. Nous mettons déjà nos raquettes puis poursuivons la piste gelée à travers la forêt de Saint-Lary. Un peu plus haut, la piste est bien sèche au soleil. Et hop ! Les raquettes retrouvent le sac à dos ! Mais comme l’enneigement est remarquable pour la saison, rapidement nous les rechaussons pour ne plus les quitter.

Le sentier balisé permet de découvrir la Haute Bellongue. A la lisière de la forêt, les prairies d’estive à l’ombre sont recouvertes d’une bonne couche de neige poudreuse et les nombreuses granges éparpillées sur les flancs des pics, attestent d’une activité pastorale importante encore bien présente aujourd’hui.

L’itinéraire est très agréable, la montée est régulière et la neige fraîche se tasse sous les raquettes. Le sentier grimpe pour s’extraire du vallon et nous apercevons la cabane du Taus 1382m qui trône au milieu d’un petit champ de neige. Mais l’inquiétude nous gagne. Deux personnes sont à la porte…Comment allons-nous être accueillis ? La cabane donnée pour 6 personnes supportera-t-elle 9 randonneurs ?

C’est avec une certaine appréhension que nous parcourons le chemin qui nous sépare de la cabane. Bien vite, toutes nos inquiétudes s’envolent. Bruno et Benoit sont charmants et le plancher en bois à l’étage est suffisamment grand pour 7 couchages. Il faudra faire quelques acrobaties pour gagner ce dortoir car l’échelle est bancale mais ça ira bien !  Le temps d’installer nos matelas et duvets et nous voici devant la cabane avec nos deux compagnons à la recherche des DVA en mode multi-victimes.

La lune presque pleine se lève déjà et le ciel limpide se marbre joliment de couleurs pastels. Nous nous retrouvons autour du feu qui crépide et diffuse une chaleur bienvenue. Nous attaquons l’apéro sans tarder. C’est un moment convivial attendu de tous. Tandis que les gamelles remplies de divers amuse-gueules et les bouteilles tournent régulièrement autour de la table, les discussions et les rires vont bon train et nous faisons plus amplement connaissance avec nos deux compagnons d’un soir qui ne manquent pas d’humour ! Au menu, saucisse grillée et aligot, panettone au chocolat ! En altitude et dans la simplicité du lieu les saveurs sont décuplées.

Dehors la lune est haute et le ciel est étoilé mais il ne fait pas froid ce qui nous incite à la contemplation avant de se blottir dans nos duvets.

Le lendemain, nous partons au petit jour avec nos sacs à dos allégés, les raquettes aux pieds. Le pic de Paumaude 2082 m se voit bien depuis la cabane.

La couche de neige est portante sans être croûtée. Un petit tour au ruisseau en contre bas pour remplir les gourdes puis nous remontons la longue croupe du Paumaude. Le vent des derniers jours a bien chassé la neige et des langues de neige gelée parsèment l’itinéraire. Marc nous invite à mettre les crampons et à prendre le piolet. C’est beaucoup plus confortable. Chacun prend son rythme dans l’effort. Le soleil arrive lentement et vient illuminer la Calabasse.

La pente ne faiblit pas et nous dominons les flancs du pic de Louech 1432m où la cabane de Taus est installée. Un petit replat soufflé par les vents avant la pente terminale nous pousse à nous installer au soleil pour savourer le Pain des Morts de Jean-Luc. Succès garanti !

Puis nous reprenons la montée. Soudain, Marc entend des « Woufs » caractéristiques des plaques à vent. Stop ici. Nous « squizzons » le sommet à 40m, snif ! pour descendre sur nos pas. Bruno et Benoit viennent à notre rencontre. Eux aussi, sur leur itinéraire ont entendu sous leurs pas ce bruit d’air qui s’échappe.

Pause repas plus bas au soleil avec un panorama étendu et imprenable sur la plaine.

Puis c’est le traditionnel retour sur nos pas pour récupérer nos affaires à la cabane et rejoindre le véhicule. Tout ici respire la tranquillité loin des tracas et des folies du monde.

Encore une sortie à basse altitude que nous n’avions jamais entreprise. Un bel itinéraire à refaire en conditions pour profiter du panorama au sommet sur les seigneurs du Haut Couserans. L’effort physique, la sérénité des lieux, la beauté des paysages, la qualité de la neige, les bons moments de partage font que nous voyons à regret la fin de cette belle virée sauvage.

Toutes les photos ici.