Coste Rébenc, avant le confinement...14 et 15 mars 2020

Hé oui, Il y a presque cinq déjà, au retour de la randonnée automnale au pic de Cimet, nous découvrions avec Marc la cabane de la Jasse des Cizarols toute proche du parking de La Lau 1414m dans la vallée d’Orgeix. Marc, saisi par le charme de cette petite cabane bien restaurée aux murs en pierre, projetait d’y passer une soirée à l’occasion d’une autre balade.

Nous avons décidé de nous souvenir de cette bonne intention ! Le sommet de Coste Rébenc 2438 m est mis au programme de ce week-end. Samedi midi, sous une couverture nuageuse dense, nous remontons prudemment en voiture les lacets serrés de la piste forestière de plus en plus mauvaise. Vers 1300m la neige apparait d’un coup et la piste, tel un ruban noir, serpente sur le tapis blanc. Bientôt nous arrivons au parking qui est vide. Le casse croûte pris, nous suivons le sentier. Les sacs sont lourds mais pour cette fois la cabane est toute proche du parking et en une demi-heure nous y sommes.

Aucune trace de pas dans la neige, nous sommes les premiers à passer depuis les dernières chutes de neige de la semaine dernière. La cabane est toujours aussi propre, agréable. Michel et Marc partent ramasser le bois pour allumer le traditionnel feu du soir. Avec l’avancée de l’après midi, le ciel s’éclaircit ! Les nuages se déchirent et laissent apparaitre les montagnes qui nous entourent sous un magnifique ciel bleu.

Il fait maintenant sacrément chaud, même pour un mois de mai. Ah, nous sommes en mars ?? Nous nous installons devant la cabane au soleil sur le banc extérieur pour une longue pause contemplative mais pas que … avec l’actualité morose… Bientôt, c’est près du feu où brûlent quelques bûches que nous dînons et discutons.

Dehors, un ciel étoilé nous offre un spectacle de toute beauté, Saturne resplendit !

Le lendemain, il fait déjà jour quand nous nous levons à 6h00. Nous nous préparons sans perdre de temps car nous voulons rentrer à une heure raisonnable, pour passer par les urnes.

Le sentier traverse le bois jusqu’à la cabane fermée de l’orri de la Coume 1737 m. Il y traverse le torrent et monte sans faiblir la combe. Nos raquettes accrochent bien la neige dure qui très agréable car nous ne nous y enfonçons pas. Nous débouchons sur la crête.

Nous avons dévié un peu à gauche du col des Clotes ce qui nous permet d’observer une belle corniche. De là toute la suite du parcours est sous nos yeux, du col des Clotes au sommet de Coste Rébenc.

A cet endroit nous mettons les crampons pour rejoindre le col par une portion en dévers en neige dure.

Au passage le pic de Cimet, accroche le regard. Joli, fier et altier il nous rappelle de bons souvenirs !

Puis nous franchissons le col et basculons dans le vallon plein nord que nous remontons. Creusé de rigoles, il est particulièrement esthétique. Pas une trace, ce vallon semble trop éloigné pour la quasi totalité des randonneurs. Pourtant, il mérite le détour, et même le voyage.

Une pause puis une dernière montée et nous voilà sur la crête qui permet l’accès au sommet de Coste Rébenc 2438 m. L’arrivée dévoile une vue panoramique sur une partie de la réserve d’Orlu avec l’étang Déroun et le pic d’Esquine d’Ase. Au sud le puig Pédros et le puig de Coma d’Or. Au nord s’étire la vallée d’Orgeix et à l’horizon on aperçoit le massif de Tabe. C’est de toute beauté !

L’étang Déroun 2133 m pris dans la glace.

Retour sur nos pas dans une neige à peine « décaillée ».

Nous sommes seuls laissant derrière nous des paysages sublimes, sauvages et nous nous rapprochons après chaque pas de notre point de départ. Divine mais cruelle descente qui nous procure tant de joies mais qui arbore une fin de plus en plus proche et un retour aux vicissitudes de l’existence humaine.

Toutes les photos ici.