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Le pic de Cagire 1912 m depuis le col de Menté - 14 et 15 avril 2018

Le week-end arrive et les prévisions météo sont peu favorables, changeantes, comme tout cet hiver. Les perturbations se succèdent et les couches de neige se superposent comme en 2013. En montagne le printemps à les accents d’un hiver qui n’en finit pas. Dimanche serait l’épilogue d’une période de mauvais temps ou plutôt un intermède de plus avant de basculer dans une nouvelle dégradation pluvieuse dès le soir. La fenêtre est incertaine mais la tentation est grande de tenter le coup, alors pourquoi pas ? Marc nous propose le pic de Cagire depuis le col de Menté. C’est une randonnée courte qui peut facilement se réaliser sur une journée mais passer une nuit en cabane réserve souvent de bons souvenirs et il serait dommage de ne pas profiter de la cabane de Larreix, bien équipée, confortable et idéalement placée au pied de la face sud du Cagire.

Samedi midi la terrasse du gite du col de Menté est quasi vide. Avec ce ciel tout gris il n’y a pas foule et sans problème nous nous installons pour le casse-croûte à l’une des grandes tables en bois proches du départ. Puis ce sont les derniers préparatifs pour les sacs à dos qui sont bien lourds avec le piolet, les crampons et les raquettes qu’il va falloir porter un peu. Mais on ne se plaint pas, la digestion n’est pas difficile sur l’effort car c’est assez incroyable pour une randonnée en montagne mais la piste forestière descend légèrement pendant un kilomètre et demi jusqu’à un gros cairn. Là, nous devons quitter la piste pour un court passage sur sentier qui nous fait franchir une petite crête avant de rejoindre une autre large piste forestière, celle du Cagire.

 

A partir d’ici l’enneigement est continu et nous mettons les raquettes. La piste s’élève paisiblement dans le bois des Aygues. Parfois il y a quelques trouées dans la végétation mais le plafond nuageux est bas et ne nous permet pas de voir le sommet. Nous devinons sa présence à la pente qui se redresse et à la végétation qui disparait. Nous débouchons dans une clairière occupée par une grande bâtisse fermée. Juste à côté la cabane de Larreix 1470 m a des allures de coquette maison de poupées  avec ses pignons « à pas d’oiseaux » (taillés en gradins protégés par une ardoise)

 

A l’intérieur une grande et belle cheminée, une table, des bancs et à l’étage il y de la place pour dix duvets. Il est vraiment dommage qu’elle soit intégralement décorée d’art moderne ! On ne s’attend pas à trouver des tags de mauvais goût des murs au plafond ! A se demander ce qui peut pousser certains à marquer ainsi le lieu de vie d’un soir ! Nous nous installons puis chacun vaque à ses occupations : aller chercher du bois et le couper, mettre la bière et le rosé au frais dans la neige, reconnaitre le début de l’itinéraire pour demain, une petite balade, profiter du calme et de la sérénité du lieu. Des plaisirs simples qui prennent en montagne une saveur toute particulière.

 

En fin d’après midi nous nous retrouvons pour préparer l’apéritif, et allumer le feu. L’apéro en terrasse à la bière artisanale blonde… du sud ! La Craint Dégun (du provençal qui ne craint rien ni personne) élaborée par la fille de Christian B. est un régal, et le dîner passé à discuter avec nos trois compagnons d’un soir, des moissagais, est des plus agréables. Dehors les nuages ont disparu et le Mont Valier se dévoile dans toute sa splendeur !

 

Le lendemain matin le ciel est resté clair. Alors que nous nous préparons, trois isards sortent du bois et traversent d’une course gracieuse la clairière ! La journée commence bien ! Nous portons quelques mètres les raquettes avant de les chausser à la sortie du bois. La température est douce mais pourtant la croûte de regel  est bien portante. Nous remontons le thalweg, la pente se redresse et le premier objectif est en vu, le col du Pas de l’Ane 1708 m  enneigé se détache sur le ciel bleu.

 

Un petit effort pour l’atteindre, récompensé par le panorama qui s’ouvre largement au nord sur le piémont commingeois et sur une partie des sommets des Hautes Pyrénées avec le Pic du Midi en tête. A partir de là, la suite est un parcours sur une crête assez étroite et il convient de bien rester sur le fil. La neige est un peu dure et nous optons pour les crampons. Alors que nous nous équipons, deux isards au dessus de nous, peu farouches, nous observent longuement avant de partir rassurés par la lenteur de nos déplacements ! «  Pouah ! Quels empotés ceux-là avec leurs trucs aux pieds, ils feraient mieux de rester à la maison ! » Doivent-ils penser.

 

Nous remontons le ressaut qui nous cache le premier sommet remarquable de la crête, le Pique Poque. Plus nous nous élevons, plus la vue s’ouvre sur la chaine des Pyrénées et maintenant nous découvrons derrière nous les hauts sommets du Luchonnais et la Maladeta.

 

Les contrastes sont marqués. Des plaines verdoyantes au nord, des pics enneigés au sud. Les étendues plates, les pentes raides. C’ est vraiment pittoresque et c’est ce paysage atypique qui nous accompagne tout au long de la crête. Du Pique Poque 1898 m on découvre la suite du programme, le Gagire et son esthétique arête que nous avons tout le loisir d’admirer pendant la pause collation. On distingue même la croix du Cagire en versant nord, 150 m sous le sommet. Plantée là en 1935, le pic en possède une depuis 1785 parait-il !

 

Nous descendons au col sans nom 1847m, cinquante mètres plus bas et remontons toujours vigilants la crête du Cagire. C’est exposé mais facile. Le gouffre profond de trente mètres protégé par une corde annonce l’objectif final. Le terrain s’élargit, le cairn sommital est là. Il offre de par sa position avancée par rapport à l’axe principal de la chaîne pyrénéenne un panorama extraordinaire, immense, du massif de Tabe en Ariège au pic du Midi, en passant par les plus illustres massifs , tels la Maladeta, le Luchonnais, les Posets, le Mont Perdu… et une vue plongeante sur la plaine. Fabuleux !

 

Nous descendons jusqu’à la croix en bout de crête où le contraste avec la plaine est saisissant. Du blanc sous les crampons mais tellement de vert devant nos yeux ! Le Cagire a encore sa tenue d’hiver tandis qu’à Saint Gaudens, Montréjau, Aspet le printemps a sonné.

 

 

Photo de groupe puis nous retournons vers le col sans nom. Mais au lieu de revenir par le même itinéraire nous basculons juste avant celui-ci versant sud et poursuivons la descente en suivant la crête qui mène au col de la Coume d’Ossan 1715 m. Un sentier avec une neige déjà bien ramollit et humide nous ramène à la cabane pour la pause casse croûte au soleil sur la table en bois près de la fontaine. Il ne nous reste plus que nos affaires à ranger dans les sacs,  le retour  le long de la piste pour retrouver le col de Menté… et la terrasse de son gîte pour le plaisir d’une boisson rafraichissante ! Soyons hédonistes !

Toutes les photos ici.

 

Commentaires

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  1. Marie Françoise LACAZE dit :

    Toujours les photos superbe.

    Merci de nous faire réver

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